Les 10 conflits à surveiller en 2018

En ce début 2018, STAND revient sur les évènements marquant de l’année 2017, les épreuves que le monde a affrontées : au Zimbabwe le renversement du président Robert Mugabe, au Venezuela la crise économique et la pénurie alimentaire, en Corée du Nord les tensions grandissantes avec les Etats-Unis. D’autre part, de nombreuses atrocités ont persisté, la purification ethnique des Rohingyas en Birmanie, les immuables atrocités contre des civils en Syrie, et l’effroyable crise humanitaire au Yémen, causée en partie par le blocus des grands ports par l’Arabie Saoudite. Avec Stand, nous souhaitons vous permettre une analyse minutieuse des conflits à surveiller en 2018. Bien que cela fut difficile et que les observateurs auront remarqué que d’autres zones telles que le Mali, le Venezuela et l’Irak sont manquantes de la liste, nous espérons que cet article « Les 10 conflits à surveiller en 2018 » vous donnera un point de départ pour défendre les civils à travers le monde qui continueront sans doute à subir les violences et l’instabilité de leurs régions cette année.


1 – Birmanie
Après que les Insurgés de l’Armée du salut des Rohingya de l’Arakan (ARSA) ont attaqué les troupes de sécurité Birmanes le 25 août 2017, l’armée Birmane a lancé une « politique de la terre brûlée » contre les civils musulmans rohingyas dans l’état de Rakhine. Durant une brutale campagne militaire, que l’ONU a qualifié « d’exemple de purification ethnique pour les manuels scolaires », une position relayée par le Secrétaire d’état des Etats-Unis Rex Tillerson, l’armée a brulé des centaines de villages, tué et violé systématiquement des milliers de civils Rohingya. Beaucoup des 650.000 Rohingyas ayant fui la violence de leur pays pour le Bengladesh sont soumis à une possible famine et à la propagation de maladies. En Birmanie, encore plus restent captifs de ce que nous pouvons appeler des camps de concentration. En plein milieu de cette catastrophe pourtant, le gouvernement birman a banni Yanghee Lee, un investigateur spécial envoyé par l’Organisation des Nations Unies, d’enquêter sur les violations des droits de l’Homme en Birmanie. De plus, Aung San Suu Kyi, la chef civile de facto de la Birmanie est restée silencieuse sur la détresse des Rohingyas. Alors que les Rohingyas continue de souffrir dans leurs pays d’exils tels que le Bengladesh et la Malaisie, et qu’il est dangereux pour eux de retourner en Birmanie, une pression internationale constante, incluant une nouvelle imposition de sanctions par les Nations Unies et leurs partenaires mondiaux, semble nécessaire quant à l’aboutissement de ces atrocités.

2- République Centrafricaine
Dans la deuxième moitié de l’année 2017, la situation humanitaire en République centrafricaine s’est significativement détériorée alors que le gouvernement demeure instable et incapable d’exercer son autorité en dehors de la capitale Bangui. Déjà un des pays les plus pauvres au monde, la plupart de son territoire est contrôlé par des groupes armés se battant pour les ressources telles que les diamants et le bétail. Depuis le début du cycle de violence en 2013, plus d’un million de civils a été déplacé de force, et aujourd’hui plus de la moitié de la population survit grâce aux aides humanitaires. Malheureusement, des milliers n’ont pas pu obtenir cette aide car il est trop dangereux pour des organisations non-gouvernementales d’accéder à certaines parties du pays. Sans une accrue des aides en République Centrafricaine, se concentrant à la fois sur l’assistance d’urgence et l’aide à la construction durable d’institutions politiques, économique et légales, l’instabilité et les atrocités commises contre des civils continueront dans les années à venir.AC93C36A-9DB1-4477-8BB2-FCFACEF58C11_w1023_r1_s.jpg

(image trouvé sur https://www.voanews.com/a/amnesty-international-central-african-republic/4020710.html) 

3- Soudan du Sud
En quelques heures, Le cessez-le-feu signé entre le gouvernement du Président Salva Kiir et plusieurs groupes d’opposition le 21 décembre 2017 a été brisé. Ce cessez-le-feu avait pour but de ranimer un accord de paix, brisé lui aussi l’année dernière après un combat dans la capitale Juba entre le gouvernement et les forces rebelles. Les pays voisins impliqués dans les négociations, ainsi que les Etats-Unis, ont menacé de punir ceux ayant violés le cessez-le-feu, mais la véritable influence de telle pression sur les partis impliqués est obscure, particulièrement quand la punition elle-même contre le Soudan du Sud reste peu claire. Cependant, pendant ce temps-là, le peuple sud-soudanais fait face à une crise humanitaire de grande ampleur ; presque quatre millions de personnes ont été déplacé de force, et sept millions ne survivront pas sans aide humanitaire. Maintenir le cessez-le-feu et travailler pour une solution politique durable semble donc crucial pour améliorer la crise et les violences ethniques persistantes au fil des années.

4- Soudan
Bien que les Etats-Unis aient levé les sanctions économiques pesant sur le Soudan en octobre 2017, les rapports sur l’état des droits de l’Homme sous le gouvernement du Président Omar al-Bashir reste abyssaux. En juin dernier, les Nations Unies ont commencé à réduire la taille de ses forces de maintien de la paix au Soudan, pourtant les violences contre les civils par les forces gouvernementales et les milices armées demeurent fréquente. Approximativement un tiers de la population du Darfour est toujours déplacée, et beaucoup restent concernés par leur sécurité et leur gagne-pain, tout particulièrement au milieu du processus de désarmement qui pourrait ramener la violence dans la région. De plus, des millions de personnes ont désespérément besoin d’assistance humanitaire au Darfour, dans les monts Nouba et le long du Nil Bleu. Ces sont à la fois des efforts à court et long terme qui sont nécessaire pour mettre fin aux atrocités qui continuent au Soudan.  

5- Yémen
La guerre civile au Yémen, qui dure depuis désormais plus de mille jours, n’a évolué drastiquement qu’à la fin de l’année 2017.  Les frappes aériennes saoudiennes continuent de cibler les civils, et la violence fait rage entre les rebelles houthis, les forces professionnel-gouvernementales, les milices locales et les soldats de l’État islamique. Plus de septembre millions de civils risquent la famine, notamment dûe aux blocages des ports yéménites par l’Arabie Saoudite. Bien que le port de Hodeidah ait été ouvert de nouveau le 20 décembre, l’Arabie Saoudite a promis de le laisser ouvert pendant seulement trente jours ; après cela, il n’y a aucune garantie que l’aide pourra continuer à arriver. De plus, près d’un million de de personnes ont été infectées par le choléra. Cette épidémie est directement liée à la destruction des hôpitaux et des installations d’assainissement de l’eau, et le blocus des ports qui a rendu impossible pour les hôpitaux restants d’accéder à l’électricité. Les observateurs ont indiqué qu’il n’y avait pas de solution humanitaire ou militaire à cette crise. Jusqu’a présent, les pourparlers de paix n’ont pas non plus permis de progrès réels.main_900.jpg

(Image trouvé sur https://www.theatlantic.com/photo/2017/12/more-than-a-thousand-days-of-war-in-yemen/549329/)

6- Burundi
En décembre, le Président Pierre Nkurunziza a menacé les citoyens du Burundi pour leurs soutiens lors d’un référendum qui lui permettrait de rester au pouvoir jusqu’en 2034. Il a déclaré que quiconque tenterait de saboter le référendum sera une « ligne rouge ».  Meurtres extrajudiciaires et torture sont toujours utilisés contre ses opposants politiques et le régime réprime encore les médias. Même si Nkurunziza a insisté sur le fait qu’il était sûr pour les réfugiés de retourner au Burundi, un rapport récent d’Amnesty International a trouvé qu’a leurs retours les risques de meurtre, violence sexuelle ou torture été élevés. Dans l’objectif de garantir une paix durable au Burundi, l’impasse politique doit arriver à sa fin. Les efforts fait en perspective de modifier la constitution du Burundi n’ont seulement fait qu’augmenter la violence dans le pays.

7- République démocratique du Congo
La situation humanitaire s’est considérablement aggravée l’année dernière dans la République Démocratique du Congo, alors que le président Joseph Kabila différait sans cesse les élections, « mettant en œuvre une stratégie délibérée du chaos à travers des violences orchestrées », déplaçant et massacrant des centaines de civils. Les Nations Unis ont qualifié la situation comme un niveau 3 d’urgence plaçant le pays à l’égal de la Syrie, le Yémen ou l’Irak. La violence fait rage dans plusieurs parties du pays, particulièrement le Kasaï, Tanganyika ou le Kivu du Sud. Des groupes armés ont brûlé des villages, tué et violé des villageois et recruté de force des enfants-soldats. Bien que plus de 13 millions de personnes ont besoin d’assistance humanitaire, le monde a fourni un soutien financier minimal. En décembre, quinze soldats de la paix de la mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en Républiques démocratiques du Congo (MONUSCO) ont été tué. Le suspect du meurtre de deux experts des Nations Unies a été arrêté. Les manifestations contre l’extension de pouvoir de Kabila continuent, tuant 6 personnes la semaine dernière. Sans engagement international, l’instabilité politiques du pays continuera probablement d’alimenter les violences de masses dans la République Démocratique du Congo.121123110824-congo-crowds-fleeing-horizontal-large-gallery.jpg

(image trouvé sur https://edition.cnn.com/2012/11/27/opinion/congo-war-ignored-vava-tampa/index.html)

8- Ethiopie
Des débordements de violences ethniques entre les Oromo, qui sont majoritairement des fermiers, et les Éthiopiens-Somaliens, étant principalement des éleveurs, ont déplacé des centaines de millier de civils en Ethiopie. Les tensions ont été de plus exacerbés par la sécheresse qui a contribué à l’insécurité économique et à la hausse du risque de malnutrition dans le pays. La fin de l’année 2017 a aussi connue des manifestations anti gouvernement concernant la marginalisation et l’oppression des groupes d’oppositions. Les forces militaires Éthiopiennes ont répondu en tuant des douzaines de manifestants. Ces tensions ont de fortes chances de s’empirer en 2018 si les raisons de ces manifestations demeurent refoulées.

9- Nigeria
Même si l’armée Nigérienne a retrouvé le contrôle de la plus grande partie du territoire, territoire contrôlé auparavant par Boko Haram, la crise dans le Nord-Est du pays n’est pas terminée. Des millions de personnes sont en besoin désespéré d’aide humanitaire, et avec la retraite des militaires de certaines zones rurales, visant à fortifier leur protection dans les villes et villages, beaucoup de citoyens sont laissés vulnérables à de possibles attaques de Boko Haram. Il y a aussi dans le delta du Niger un renouvellement des violences commises par des militants exprimant leur mécontentement devant le manque de développement de l’aide fournie à cette région par le gouvernement Nigérien.

10 – Syrie
L’année dernière, du fait du soutien important des alliés que sont la Russie et l’Iran, grâce à l’inefficacité des groupes rebelles syriens, et grâce enfin à l’absence d’intervention diplomatique étasunienne, le Président Bachar al-Assad a consolidé son contrôle sur la majeure partie de la Syrie, faisant de la mise en oeuvre des discussions de Genève, qui penchent vers une transition gouvernementale en Syrie, des résultats bien moins envisageables. À la place, le gouvernement syrien retrouve à Sotchi la Russie pour les pourparlers, ce qui a alarmé les groupes d’opposition qui ont par la suite déclaré le boycott des négociations. L’opposition craint que ces discussions n’aient pour seuls résultats une plus grande emprise du Président al-Assad sur le pays. Les forces du gouvernement ont récemment tué des douzaines de civils dans la Ghouta orientale, lors d’une offensive militaire contre la province d’Idlib, le plus grand bastion résistant restant, rappelant ainsi sa détermination à continuer les bombardements des infrastructures civiles, et à recourir à la stratégie de siège contre des civils pour obtenir un territoire. Elles ont également continué à à bloquer l’aide humanitaire au territoire tenu par les groupes rebelles. Si les États-Unis continuent cette politique actuelle -qui ne s’occupe que du terrorisme en occultant la guerre civile- al-Assad pourra consolider son contrôle sur la Syrie, ce qui entraînera probablement davantage d’atrocités.

Cet article a d’abord été publié sur le blog de STAND USA et a été rédigé par Justin Cole: coordinateur politique de STAND US et étudiant à l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill.
L’article a été traduit par les coordinateurs politiques de STAND France: Anaëlle Hamonet et Olivier Guérin. Anaëlle est une étudiante à Sciences Po qui étudie les relations Européens et Asiatiques. Elle s’intéresse à la gestion de crise et la situation politique et culturelle en Asie. Olivier est aussi un étudiant à Sciences Po. Il étudie les relations politiques et travaille au Sénat après avoir fini son stage à EGAM. 


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